Au secours, mon ado me fait la morale !
L’aurez-vous remarqué ?
Le créneau de plus en plus d’ados est le militantisme.
Si vous êtes épargné par le vôtre, qu’il mange encore de la viande et qu’il accepte toujours de porter des vêtements fabriqués dans des conditions douteuses, vous êtes verni. Car ce n’est pas le cas de tous les parents : ils sont en effet de plus en plus nombreux à se plaindre de la terreur intellectuelle que leur ado fait régner au domicile. Oui, terreur, car ce sont de véritables teignes, les bougres. Leçons, reproches, refus de coopérer, tout y passe. En matière de causes, c’est varié : spécisme, écologie, luttes anti-discriminations en tous genres, féminisme… C’est à la carte. Toutes ces problématiques assez anxiogènes, jadis réservées à quelques militants barbants, ils les imposent sans relâche aux seules personnes absolument jamais susceptibles de leur péter la gueule : vous. Et le reste de la famille.
À l’entendre, l’ado de 2020 sait beaucoup de choses de la vie. Plus que nous, en tout cas, qui traînons pourtant dans le coin depuis près de quarante ans. Il serait donc non seulement érudit, mais aussi hautement conscient. Et donneur de leçons en diable. Sur les réseaux, on les surnomme les « SJW », pour Social Justice Warriors, soit des jeunes résolument indignés, révoltés, choqués, par à peu près tout.
Poussés par des figures comme la jeune et fâchée Greta Thunberg, ils ont choisi leur ennemi : les adultes. En bloc. D’où l’apparition de la très pénible expression « Ok Boomer », dont ils se délectent, et qui signifie clairement ferme ta gueule le vieux, tu comprends rien, tout ça c’est ta faute. Oui, les boomers, les vieux, ces enfoirés qui leur laissent une planète dégueulasse, une société patriarcale et injuste, doivent être rééduqués.
Malheur. Qu’a-t-on fait ? Ces créatures que nous avons créées avec amour se retourneraient-elles contre nous, à la manière du monstre de Frankenstein?
Finalement, la question n’est pas tant de savoir s’ils ont raison sur le fond. Chacun se fera son opinion. Mais plutôt la suivante : vais-je tolérer longtemps de me faire bassiner chez moi, dans mon propre foyer, sur le tri des déchets ou parce que j’ai mégenré quelqu’un ? Par un gamin qui ne paie même pas son loyer ?
À VOUS DE VOIR !