En France, Lâargent, câest tabou !
Demander Ă quelquâun combien il gagne est considĂ©rĂ© comme impoli, tout comme il est plutĂŽt mal du dâĂ©taler sa richesse !
Ce nâest pas le cas partout : aux Etats-Unis ou dans dâautres pays plus libĂ©raux, quand on gagne bien sa vie, on est fier de sa rĂ©ussite et on nâhĂ©site pas Ă dire combien on gagne pour le prouver. Câest une autre mentalitĂ©, plus dĂ©complexĂ©e. Et justement, ces complexes français sur lâargent,  sur la richesse, dâoĂč viennent-ils ?
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Un malaise qui remonte loin
Dâabord, du Moyen-Ăge, oĂč deux catĂ©gories trĂšs importantes du corps social dĂ©nigraient lâargent : les nobles et lâEglise.
Les nobles mĂ©prisaient lâargent, encensant dâautres valeurs bien plus chevaleresques comme lâhonneur, le courage, la prouesse. Pour eux, lâargent ne servait quâĂ ĂȘtre dĂ©pensĂ©, pour se faire plaisir et faire plaisir aux autres. Ils Ă©taient bien plus fiers de leur terres, de leurs chĂąteaux, de leur fiefs, que de leur fortune. Au contraire des petits bourgeois quâils mĂ©prisaient, prĂ©tendument cupides et Ă©conomes.
Les hommes dâEglise, eux, ont imposĂ© lâidĂ©e que lâargent menait toujours au pĂ©chĂ©. LâaviditĂ© est dans la religion chrĂ©tienne un des sept pĂ©chĂ©s capitaux, et les prĂȘtres doivent faire vĆu de pauvretĂ©. Bien que cela nâait pas empĂȘchĂ© lâEglise chrĂ©tienne de considĂ©rablement sâenrichir Ă lâĂ©poque, il Ă©tait plus ou moins convenu que les riches nâiraient pas au paradis, ou trĂšs difficilement. Entre dĂ©dain et diabolisation, les bases Ă©taient alors posĂ©es pour que lâargent devienne un problĂšme dans notre pays.

La mentalité française
Autre raison : les Français sont pour beaucoup dâorigine paysanne et rurale.
Et depuis des siĂšcles, dans les villages français, on garde ses Ă©conomies planquĂ©es chez soi, sans en parler pour Ă©viter la jalousie, ou pire le vol du pĂ©cule par des voisins malveillants. Une sorte de culture du silence, teintĂ©e de paranoĂŻa et de jalousie, sâest depuis installĂ©e dans les mentalitĂ©s françaises. Sympa lâambiance.
Une derniÚre raison, enfin : la République. Notre société est basée sur un systÚme qui se veut juste (égalité-fraternité) et égalitaire, et cela crée une confusion et une frustration, dues aux réalités économiques en fait trÚs différentes chez les gens.
Fort de tous ces Ă©lĂ©ments, lâargent est devenu un sujet tabou en France. Il nây a quâĂ voir les politiques qui dissimulent leurs revenus, les footballeurs qui dĂ©testent parler de leurs salaires, les riches qui se font discrets, voire mĂȘme secrets.

Une fatalité ?
On remarque nĂ©anmoins quâen rĂ©alitĂ©, câest la richesse qui est tabou plus que lâargent, puisque que les gens qui gagnent peu et sâen plaignent nâont aucun problĂšme Ă divulguer leurs bas revenus.
Câest plus ou moins lâinverse dans les pays anglo-saxons, qui sont de culture protestante. Et chez les protestants, traditionnellement, câest de ne pas gagner dâargent qui est considĂ©rĂ© comme douteux.
Mais alors, ce tabou de lâargent est-il une bonne chose ? Beaucoup dĂ©clarent quâil est contre-productif car il empĂȘche parfois dâavoir de vraies discussions concrĂštes, et quâil freine mĂȘme notre Ă©conomie. Une sorte de peur de sâenrichir, causĂ©e par une haine et un dĂ©goĂ»t des riches. Cela durera-t-il pour toujours ? Nos ados, nos enfants, pourront et voudront-ils encore prolonger cette « omerta » sur les questions dâargent, dans un monde de plus en plus libĂ©ral, mondialisĂ©, matĂ©rialiste et compĂ©titif ? Pas certain. Les mentalitĂ©s changent, la jeunesse française sâamĂ©ricanise, les rappeurs quâils Ă©coutent parlent dâargent sans complexeâŠ
Ă voir.

Et vous, pensez-vous que les Français devraient se dĂ©tendre sur la question du fric, ou quâau contraire, il est bienvenue de garder une certaine retenue sur la question ?